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Réduction des menaces

De nombreuses menaces pèsent sur les tortues marines en Guyane : 

La réduction de ces menaces est l'objectif spécifique prioritaire du PNA 2014-2023. Des actions concrètes sont mises en œuvre par l'ensemble des acteurs du réseau afin d'améliorer l'état de conservation de ces espèces. Cet objectif se décline en deux volets :
réduction des menaces en mer et réduction des menaces à terre.

Un groupe de travail a été organisé pour répondre à chacun de ces deux volets, il permet de :

- dresser le bilan des actions qui sont menées ;
- analyser les résultats compte-tenu des objectifs fixés ;
- préparer les actions à venir en fonction des fiches actions ;
- faire des propositions si nécessaires pour adapter les objectifs et actions fixés initialement.

Limiter l'impact des activités minières en mer

Les forages d’exploration ou d’exploitation du pétrole off shore peuvent entraîner des rejets en mer d’éléments physiques ou chimiques. Les quantités sont généralement faibles mais au vu du développement possible de cette activité dans la Zone Économique Exclusive de la Guyane, il convient de s’assurer de la non toxicité de ces rejets.
 
Les prospections, explorations ou exploitations minières offshores ne sont plus d’actualité en Guyane depuis l’arrêt des derniers travaux minier de TOTAL E&P en 2019 corrélés à la Loi n°2017 1839 du 30 décembre 2017 mettant fin à la recherche ainsi qu'à l'exploitation des hydrocarbures en France. Cette menace ne peut toutefois pas être complètement exclue du PNA compte tenu des exploitations offshores des pays voisins, notamment le Brésil , et des courants qui portent globalement au nord ouest . La mise à jour de la carte des enjeux environnementaux est prévue via la révision du plan POLMAR, alors qu’un guide d’intervention sur les tortues marines a vait été produit en cas d’accident majeur : SAFEGE 2015.
 

Réduire les captures accidentelles liées à la pêche en Guyane

Les interactions entre tortues marines et pêcheurs doivent être considérées selon deux cas particuliers en Guyane, suivant qu'il s'agisse de pêche légale ou illégale.

La pêche illicite, non déclarée et non réglementées (pêche INN) utilisant des filets droits est fortement présente en Guyane. Cette pratique constitue la principale menace en mer pour les tortues marines qui se retrouvent piégées dans les filets. Afin de lutter activement contre cette menace, les ONGs, l'Action de l’État en Mer (AEM), la Direction de la Mer, les gardes de la Réserves Naturelle de l'Amana, la police de l'environnement (Service Départemental 973 de l'OFB) et bien d'autres acteurs participent à la surveillance aérienne et terrestre des tapouilles INN, à l'effort de lutte comprenant les patrouilles en mer et à l'effort de contrôle.

Concernant les prises accidentelles réalisées par les pêcheurs professionnels de Guyane, le Comité Régional de la Pêche Maritime et des Élevages Marins de Guyane (CRPMEM) est partenaire du WWF Guyane sur les programmes PALICA (2017-2018), ARRIBA (2020-2021) et PALICA II (2020-2022), en collaboration avec le CNRS et sur lesquels intervient également l'Association Kwata.
 

Le projet PALICA (Pêcheries Actives pour la Limitation des Interactions et des Captures Accidentelles) a mis en évidence des volontés et une faisabilité sociale et technique pour tester des travaux de sélectivité et des méthodes alternatives de pêche en Guyane. En effet, des solutions concrètes existent pour limiter les interactions, et des pêcheurs et armateurs sont volontaires pour tester ces idées. Des possibilités de financement et d’aide technique/logistique peuvent être également déployées pour leur mise en œuvre.

Prenant sa suite, le projet PALICA II vise à diminuer les captures accidentelles de grands vertébrés marins dans les filets utilisés par la pêche côtière, en expérimentant une série d’alternatives innovantes visant à améliorer les techniques et engins de pêche. Ce projet inclut en outre une phase de valorisation de la filière et des efforts professionnels.

Le projet ARRIBA (Alerte aux Risques Relatifs aux Interactions Bloquant les Arribabas) cible plus particulièrement la tortue olivâtre Lepidochelys olivacea, dont la principale colonie de ponte se situe sur la presqu’île de Cayenne et dont le comportement de ponte synchronisé (arribadas) augmente le risque d’interactions dans la zone et la période d’occurrence des femelles. L’objectif est de réduire ce risque, qui porte également préjudice aux pêcheurs professionnels. Organisé en deux phase, ce projet consistait à sensibiliser et former les professionnels de la pêche, et à établir un système pour prévenir ces derniers lors d’arribadas.
 

Réduire le dérangement des émergences et des adultes sur les plages

La ponte des tortues marines et les émergences attirent de plus en plus de personnes sur les plages de la presqu’île de Cayenne et de Yalimapo. Certains comportements peuvent déranger les tortues marines (Comment observer les tortues marines). D’importants efforts ont été mis en œuvre sur les principales plages de Guyane afin d’informer et de sensibiliser la population sur les bons comportements à adopter.

A l'est comme à l'ouest, les bénévoles et animateurs de l'Association KWATA assurent une présence sur les plages durant la saison des pontes afin de rappeler les bons gestes à adopter et de minimiser le dérangement des tortues marines. Celle-ci est renforcée sur les plages de Yalimapo par les gardes de la Réserve de l'Amana, qui sensibilisent le public lors de leurs patrouilles.
 

Réduire les désorientations des émergences et des adultes

Les éclairages privés comme publics peuvent désorienter émergences et adultes qui se retrouvent ensuite piégés. Des réunions de cadrage et campagnes de sensibilisation auprès des associations de riverains et des enseignes privées sont régulièrement organisées afin que l'éclairage extérieur ne soit plus une menace. 

Réduire la prédation par les chiens

Les chiens errants ou divagants peuvent s’attaquer aux nids, aux émergences et plus rarement aux adultes de Tortues olivâtres. Sur les communes de Cayenne et Rémire-Montjoly, environ 1% des nids sont détruits par des chiens depuis 10 ans. À l’Ouest, 5 à 6 % des nids étaient détruits par des chiens en 2017 puis 2018, ce chiffre a toutefois atteint 12% en 2019.

Les acteurs du RTMG sensibilisent les propriétaires de chien afin de leur rappeler leur responsabilité via différentes actions, mais font également appliquer la loi grâce à l'implication des polices municipales.
 

Campagne de sensibilisation 2019 - CACL

Réduire le braconnage des oeufs

Le braconnage des œufs a fortement diminué dans l'Est durant les 10 dernières années grâce à la mise en place de moyens spécifiques anti braconnage et à la forte présence dissuasive d’animateurs sur les plages de ponte. Même s’il est toujours difficile d’évaluer le nombre de nids pillés, les observations de terrain tendent à montrer une très nette diminution. On estime que moins de 1% des nids sont actuellement braconnés.

Les moyens de lutte doivent cependant être maintenus ou adaptés dans l'Ouest, où le braconnage est toujours présent. Il est à l'origine de la destruction de 15% des nids par an environ. Ainsi, afin d’être encore plus efficace, il convient de bien connaître l’évolution des pratiques, les acteurs concernés, les sites privilégiés, les filière s et de développer des partenariats pour agir tout au long de la filière.

Réduire les causes anthropiques de détérioration des sites de ponte

La plupart des sites de ponte se situent à proximité immédiate de zones urbaines. La pression sur ces espaces naturels se traduit d’une part par des aménagements structurants mais également par des manifestations durant les mois de ponte de tortues marines. Ces manifestations entraînent une augmentation importante de la fréquentation des sites de ponte. Le maintien de la qualité des sites de ponte passe par l’intégration des enjeux de conservation dans l’utilisation de ces espaces publics. Ainsi, la liste des prescriptions environnementales attachée aux Autorisation d’Occupation Temporaire du Domaine Public Maritime (AOTs) a été adaptée afin de répondre aux enjeux de conservation des tortues marines.

Un volet pour limiter les actions amplifiant l'impact de l'érosion est également porté par les membres du RTMG. Il s’agit pour l’heure d’alerter et mobiliser les décideurs sur la dynamique érosive et les impacts de certains projets (barrages, aménagement des rizières…) et de suivre les études scientifiques menées en y intégrant l’évolution du maintien des sites de ponte.

Depuis 2020, une action spécifique de réduction des déchets sur le littoral a été ajouté au PNA afin de lutter contre cette menace. En 2021, l'association Ocean Science Logistic (OSL) a mis en place le programme Mo Péyi Prop', qui vise à collecter et caractériser les déchets du littoral guyanais, mais aussi à sensibiliser les populations aux bonnes pratiques et aux effets des déchets sur les écosystèmes.

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