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Greenpeace en Guyane pour une mission scientifique sur les tortues marines


Du 3 au 10 juin prochain, Greenpeace France sera de retour en Guyane, pour accompagner une équipe de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC, CNRS/Unistra) qui effectue des recherches sur les tortues marines.

Après deux missions effectuées dans la région du Récif de l’Amazone ces deux dernières années, Greenpeace est de retour avec des scientifiques pour étudier le comportement des tortues marines de Guyane. La présence des tortues, la façon dont elles s’alimentent ou encore les conditions océanographiques dans lesquelles elles évoluent, encore peu connues, sont en effet autant d’indicateurs de la santé des océans.

La mission, menée par l’équipe de Damien Chevallier, chercheur au CNRS, se déroulera dans la réserve naturelle de l’Amana et à Cayenne, lieux de ponte des tortues luths entre avril et juillet. Cette période particulière permet d’assurer un suivi démographique de cette espèce. Des balises Argos, des biologgers et des caméras embarquées seront placés sur une quinzaine de tortues luths pour enregistrer de nombreuses informations telles que leurs trajectoires durant la reproduction et la migration, leurs zones d’alimentation, leur comportement de plongée en lien avec les variables océanographiques, leur cycle de ponte, l’évolution de leur condition corporelle… Ces données collectées seront utiles pour comprendre les facteurs qui influent sur le nombre d’individus et leurs dispersions et pour mieux connaître les écosystèmes dans lesquels les tortues évoluent.

Ces analyses viendront compléter le travail que Greenpeace mène depuis plusieurs années sur le Récif de l’Amazone. Une première expédition de Greenpeace à bord de l’Esperanza en 2017 avait permis de documenter cette zone, alors peu connue, au large du Brésil et d’en rapporter les premières images. En 2018, une seconde expédition avait confirmé la présence du récif dans les eaux guyanaises.

« Le rapport de l’IPBES publié en avril dernier nous a confirmé la dégradation rapide et généralisée de la biodiversité marine : des milliers d’espèces animales et végétales pourraient être menacées d’extinction dans les prochaines décennies, dont les tortues marines. Il devient urgent de protéger les espèces marines, leur habitat et donc les océans, explique Edina Ifticène, chargée de campagne Océans pour Greenpeace France. Les tortues luths sont des animaux migrateurs qui dépendent aussi bien des écosystèmes côtiers que des écosystèmes de haute mer pour leur survie, d’où l’importance de protéger les océans avec un vaste réseau de réserves marines. Les gouvernements ont l’opportunité cette année de répondre à cet impératif, à travers le traité sur la haute mer qui est en cours de négociation à l’ONU. »

Ce travail de recherche sur les tortues s’inscrit dans le cadre d’une expédition en mer menée par Greenpeace pour une durée d’un an, au cours de laquelle le navire Esperanza traversera l’océan Atlantique, depuis l’Arctique jusqu’en Antarctique, pour mettre en valeur la richesse des écosystèmes marins et dénoncer les menaces qui pèsent sur les océans. Greenpeace sera de retour en Guyane avec l’Esperanza en août et en septembre prochains pour poursuivre ses travaux de recherches scientifiques sur le Récif de l’Amazone et la biodiversité associée.

L’ensemble des recherches réalisées au cours de cette longue expédition viendra renforcer les arguments scientifiques pour corroborer la nécessité d’un traité mondial sur la haute mer fort et ambitieux, actuellement en cours de négociation à l’ONU. Ce traité pourrait ouvrir la voie à la création d’un réseau de réserves marines au-delà des zones maritimes relevant des juridictions nationales et contribuer à la protection d’au moins 30 % des océans, comme le préconise la communauté scientifique internationale.


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