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À l'écoute des vocalisations de Tortues vertes...

Avez-vous déjà entendu dire que les tortues marines étaient solitaires ? Ou bien que les tortues ne communiquaient pas entre elles ?


C’est en effet l’idée générale qui s’était imposée au sein de la communauté scientifique, considérant les tortues comme un groupe « silencieux ». Cette idée provient de la surdité supposée des tortues, qui expliquerait aussi leur mutisme. En effet, l’absence d’oreilles externes, la difficulté d’observer un comportement en réponse aux sons et la rareté des vocalisations perceptibles par l’ouïe humaine ont participé à l’établissement d’une telle hypothèse.


Tortue verte retournant à l'eau après la ponte dans l'Ouest guyanais - Crédit : Rachel Berzins

Pourtant, depuis quelques années, des études expérimentales ont montré que les tortues marines peuvent détecter des sons à la fois dans l’air et sous l’eau[1]. Grâce à de plus amples recherches, nous savons désormais que les Tortues vertes produisent également des vocalisations !


C’est ce qu’a révélé une étude[2] du CNRS réalisée en Martinique. Les enregistrements de 11 enregistreurs audio-vidéo déployés sur des Tortues vertes juvéniles en liberté, Chelonia mydas, à Grande Anse d'Arlet ont montré que les tortues produisaient 10 types de sons différents, classés selon 4 catégories. Bien qu’aucun son n’ait été enregistré en présence d’une autre Tortue verte, certains des sons décrits ont été constatés chez la plupart des individus et leur fréquence correspond au domaine audible des Tortues vertes sous l’eau.

Pour mieux comprendre le contexte et l’importance de ces productions acoustiques, d’autres recherches sont nécessaires. Il est maintenant évident que l'ouïe peut jouer un rôle plus important dans la perception de l'environnement qu'on ne le pensait jusqu'à présent, et cela suggère également l'existence potentielle d'une communication acoustique chez les tortues marines.


Ces informations pourraient ouvrir la voie à de nouveaux projets de conservation, comme l’utilisation d’émetteurs acoustiques sur les filets de pêche pour éviter les captures accidentelles. Cette découverte soulève également la question de la pollution sonore sous-marine et du dérangement des espèces.


À suivre donc…

[1] Bartol et al. 1999, Bartol & Ketten 2006, Martin et al. 2012, Piniak 2012, Piniak et al. 2016 [2] Charrier et al. (2022) First evidence of underwater vocalizations in green sea turtles Chelonia mydas, Endang Species Res Vol. 48: 31–41

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